Histoire (succincte) de Lormont
28/05/2015 08:29
Il est toujours bon de savoir d’où l’on vient pour souvent mieux avancer, dit-on, comme il est toujours bon de mieux connaître l’histoire de la ville où l’on habite, que l’on y soit né ou non, pour mieux l’apprécier. Sans entrer dans les détails de l’histoire ancienne de Lormont, l’envie n’en manquerait pourtant pas mais d’autres l’ont déjà si bien fait (« Petite Histoire de Lormont » de Sylvain Trebucq, ou à moindre mesure mais tout aussi intéressant le site www.avl-musee.com des Amis du Vieux Lormont), il reste tout de même important de savoir que « Lormont était la résidence des ducs d’Aquitaine-rois d’Angleterre, au Moyen Age, lorsqu’ils venaient visiter leur duché d’Aquitaine. » Et plus longtemps encore « Lormont a été la résidence des puissants archevêques de Bordeaux.» C’est d’ailleurs ainsi que le premier château de Lormont fut bâti, au début du 11ème siècle. (il y en a huit au total)
Lormont, comme d’autres villes, longeait la Garonne et c’était donc tout naturellement que les activités principales de la ville tournaient autour de son port. La bourgade primaire qui s’est construite autour de l’église Saint-Martin (datée du 8ème siècle) se situe par conséquent en ce lieu que l’on nomme aujourd’hui le « Vieux Lormont ». La Garonne, qui tire sa source dans les Pyrénées espagnoles, procurait une activité maritime très importante à la ville, en particulier à l’époque de l’industrialisation généralisée de la France au 18ème siècle. Si bien que le premier bateau vapeur français fut construit à Lormont en 1818.
La ville ne pouvait qu’être commercialement prospère, d’autant plus qu’un premier pont enjambant la Garonne fut construit, le Pont de Pierre (en 1822), aidant ainsi la ville à se développer davantage.
La Belle Epoque
Durant le 19ème siècle jusqu’à l’entrée de la Grande Guerre, la Belle Epoque était représentée à Lormont par l’arrivée de la bourgeoisie bordelaise, aidée par le Pont de Pierre, sur les coteaux de la ville. La rive droite était alors devenue le terrain favori des familles nobles et aisées. Des vestiges de cette belle époque existent évidemment toujours dans les hauts de Lormont :
La Verdière (1830), Le Château de Génicart (1854), Le Chalet d’Alexandre (1857), Le Château des Lauriers (1860), Le Château des Iris (1864), La Bachellerie (1888), Le Château du Bois Fleuri (19ème siècle). Des bâtisses construites au milieu des forêts, des terres viticoles ou agricoles qui se rajoutent au Château de Lormont, dit Château du Prince Noir (vers 1060) et au Château du Mireport (18ème siècle).
Puis vinrent les deux grandes guerres du 20ème siècle. Une fois sortie de la 2nde guerre mondiale, Lormont, comme la France dans son ensemble, devait se reconstruire et aller de l’avant en se modernisant. Les abords du fleuve n’allaient évidemment pas suffire à Lormont et ses villes voisines pour leur permettre de s’épanouir et de répondre à des demandes toujours plus grandes en logement. Les coteaux, autrement dit les hauts de Lormont, virent donc l’arrivée de nouveaux habitants moins bourgeois que les précédents bâtisseurs de domaines. Les terres agricoles et viticoles disparurent alors peu à peu.
Baby boom ou le boom des constructions
Dès 1942 la France connut une augmentation importante de la natalité. « De 1946 à 1995, la fécondité en France a été l’une des plus élevée d’Europe Occidentale » (INSEE). Le pays devait loger ses nouvelles familles, et pour cela, il fallait revoir le mode de logements. En effet, Lormont, comme les autres villes de la rive droite de la Garonne, ne devait plus se résumer uniquement à une industrie maritime ou à une villégiature pour les bourgeois de Bordeaux.
Dès le début des années 60 les premières tours d’habitation sortaient de terre. A Lormont, ce sont de nouveaux quartiers, Génicart et Carriet, qui remplacent les champs et entourent les châteaux. En 1967, le pont d’Aquitaine est livré, facilitant ainsi le transit entre les deux villes. En 1968, Lormont intègre la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), pour devenir un acteur majeur du développement de Bordeaux.
Les contraintes de la modernisation
Tout n’étant qu’un éternel recommencement et d’innombrables remises en questions, la ville de Lormont ne pouvait pas en rester à ces constructions. Elle devait au contraire continuer à répondre à des exigences toujours plus importantes en matière de demandes de logements, mais cette fois en prenant en compte de nouvelles contraintes tant sur le plan écologique que sociologique.
De plus, Lormont ne pouvait évidemment pas se projeter dans l’avenir sans prendre en considération sa situation géographique et donc de sa proximité avec Bordeaux. La ville de Bordeaux, étant presque enclavée par les autres communes, devait elle aussi trouver des solutions pour loger des habitants toujours plus nombreux année après année. C’était donc du ressort des communes voisines, dont Lormont, de pouvoir répondre à ces attentes.
Il fallait pour cela un transport en commun qui permettrait à la fois de désengorger le trafic automobile intra urbain de Bordeaux et à la fois de relier les villes entre elles de manière continue et fluide. C’est ainsi que le tramway était revenu dans l’esprit des têtes pensantes dès le milieu du 20ème siècle. Un ancien tramway avait existé dès la fin du 19ème siècle, mais laissé peu à peu à l’abandon car trop ancien. En 1997, le projet définitif du tramway était alors lancé et Lormont devait revoir sa copie au sujet de sa capacité à accueillir de nouveaux habitants, une nouvelle fois.
En 2001 était signé le cadre stratégique d’intervention du Grand Projet des Villes et, en 2006, la convention pour le Projet de Renouvellement Urbain. Les, dès lors, anciens quartiers Génicart et Carriet devaient être remodelés, mais en s’étalant davantage en terme de superficie : les hautes tours et les longues barres devaient disparaître. Ainsi, le quartier de La Ramade, situé non loin de la route nationale et alors encore très industrialisé, fut mis à profit pour accueillir un tout nouveau projet de construction répondant aux nouvelles normes et aux nouvelles attentes avec notamment l’éco-quartier Les Akènes (qui fait écho à l’éco-quartier Ginko situé à Bordeaux Lac).
Retrouvez en détail l’histoire des quartiers dans les autres pages.
Nicolas HEROLE